mardi 5 mai 2015

La puissance publique ou la relation Etat/ individu


Haïti vient de faire son entrée dans la lutte antiterroriste à travers le monde avec le vote et la promulgation de la loi sanctionnant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Les débats qui ont eu lieu à l’occasion de la procédure législative et l’action des divers groupes d’intérêts de la société civile traduisent bien la sensibilité politique de la question de la limitation de l’exercice des droits et libertés fondamentaux au profit de la puissance publique même à des fins sécuritaires.  En effet, on peut essayer de représenter cette abstraction qu’est la puissance publique par une aiguille oscillant entre deux pôles sur un cadran : entre l’Etat et l’individu. L’aiguille n’est jamais dans un état de repos complet car la vie politique (la vie dans la cité) est toujours une lutte entre les gouvernants cherchant à augmenter leurs pouvoirs de contrainte et les gouvernés veillant à limiter de plus en plus les pouvoirs de l’être étatique.

La puissance publique est, pourtant, un concept non-juridique dans le discours juridique ; en servant de socle à la théorie de l’acte administratif en droit administratif, elle justifie un ordre de chose juridique, mais n’est pas juridiquement justifiable. C’est comme un principe : elle ne se sait pas, elle se sent. En cela, sa rétivité à livrer sa vraie nature heurte le positivisme juridique habitué à penser ses concepts en termes de certitude logique. Cette capacité immanente et inconditionnelle de l’Etat sera donc posée comme une donnée que le concept de puissance publique sera chargée d’assurer une existence réelle par l’adhésion populaire à la mystique de l’Etat, à grands coups de renfort de l’effet idéologique de l’étatisation du monde.

            En revanche, les corollaires du postulat de la puissance publique, à savoir les prérogatives de puissance publique se sont faites dénudées quant à l’imprécision de leur contenu, à l’évolution de ce contenu dans l’histoire du droit et, à la clé, la relativité de leur contenu face à l’état des rapports de force entre l’Etat et les individus. Ainsi, l’exercice des pouvoirs de puissance publique s’accompagne d’un exercice perpétuel de leur légitimation mettant en concurrence Etat et acteurs non-étatiques. C’est là un grain de sable dans l’arrangement mécaniciste des éléments du pouvoir de contrainte de l’Etat dans le positivisme juridique : puissance publique entrainant prérogative de puissance publique entrainant exercice des prérogatives de puissance publique. Cette dynamique de lutte pour la légitimation et la monopolisation du pouvoir de légitimation de l’exercice même des prérogatives de puissance publique qui marque un retour de l’acteur individuel tant dans le champ politico-juridique (I) que dans le domaine des politiques publiques (II) semble connaitre dans le domaine des droits et libertés fondamentaux, avec la lutte antiterroriste au niveau mondial, une période de grand trouble dont nous autres en Haïti commençons à avoir les répliques (III).


I-                   La relation Etat/individu dans le champ politico-juridique

Conçue à partir d’un type de rapport bien spécifique entre l’individu et le pouvoir à un temps T de l’histoire de la construction de l’Etat, la notion de puissance publique, encore à l’époque moderne, renvoie à trois idées principales : indivisibilité, unilatéralité, inégalité du pouvoir étatique par rapport à l’individu. En effet, la puissance publique étatique s’est construite dans l’indifférenciation des pouvoirs exécutif, législatif et juridictionnel entre les mains du souverain. L’opération de conceptualisation de ce rapport par le positivisme juridique, en gommant le rapport politique sous-tendu, débouche sur le concept de puissance publique dont la nature « prend une valeur intrinsèque et comme une portée spirituelle »[1]. Ici l’Etat est puissance publique indépendamment de l’individu ; il l’est ontologiquement ; l’origine de cette puissance est donc inconnue.

Pour le professeur Nicolas Chifflot, toute la difficulté de l’approche classique à définir la puissance publique vient de leur méthode d’approche du concept. En effet, il fait remarquer que « les recherches entreprises ont souvent conduit à caractériser la prérogative de puissance publique comme une notion ou un concept substantiel, par lequel on entend traditionnellement leur assigner un contenu plus ou moins fixe »[2].

            Un courant de pensée, dit subjectiviste développé par M. Georg Jellinek, tout en considérant les propriétés d’indivisibilité, d’unilatéralité et d’inégalité fait voir les prérogatives de puissance publique « comme ordonnant à leur niveau le monde intentionnel d’après des buts et tenter de les analyser comme autant d’unités téléologiques, c’est-a-dire, en terme de fonction et de relation juridique »[3]. Cette perspective fait des prérogatives de puissance publique un droit subjectif de l’Administration, « comme le moyen d’action naturel de l’Administration-puissance et comme le signe distinctif de sa nature supérieure »[4] en raison de sa fonction suivant un rapport de droit spécifique de l’Etat avec l’individu. La nuance c’est que les prérogatives de puissance publique de l’Etat ne sont pas, dans cette perspective, une fin mais un moyen en rapport à ses missions d’intérêt général. S’appuyant sur la quasi impossibilité à trouver à la notion de prérogative de puissance publique un contenu juridique certain en raison de son évolution, l’auteur fait remarquer qu’« […] en la matière, les prérogatives sont le plus souvent analysées à la marge de cette dialectique de l’individu et du pouvoir qui se trouve pourtant au fondement même de leur existence […] »[5].

            Ce sont ces visions absolutiste puis subjectiviste ou essentialiste de la puissance publique qui ont constitué l’orthodoxie juridique en matière de pouvoir normatif de l’Etat. Cette vision encore dominante des rapports entre l’Etat et l’individu a été à la base de l’Etat de police et de l’Etat légal qui concevait que toute limite de la souveraineté de l’Etat par le droit est une négation de cette souveraineté. Mais à l’inverse l’Etat de droit s’appuie sur une toute autre approche. Aux prérogatives de puissance publique (la décision exécutoire, le privilège du préalable, le privilège de juridiction, l’immunité pénale) sont associées des sujétions de puissance publique (le principe de l’intérêt général comme condition limitative de toute action de l’Administration, le respect du principe d’égalité, le principe de légalité, principe d’inaliénabilité du domaine publique, principe de continuité du service public). La puissance publique est même devenue pour certains spécialistes du droit constitutionnel un mot barbare. Cette notion qui ne s’utilise presque plus en droit constitutionnel jouit encore d’une hégémonie contestée en droit administratif à travers la théorie de la puissance publique du Doyen Maurice Hauriou. C’est l’opposition notable entre la théorie de la puissance publique et celle du service public de Léon Duguit quand à la détermination des critères d’existence de l’acte administratif.

L’avènement de l’Etat de droit se fera par la désacralisation accompagnée de la rationalisation de la puissance publique. Ce processus s’est réalisé par la fondamentalisation [action de rendre fondamental] de certains droits et libertés qui seront dits intangibles : ce sont des droits matériels (des droits touchant à l’intégrité physique et intellectuelle de l’homme) comme le droit à la vie, le droit de ne pas subir des actes dégradants et inhumains, le droit de résistances à l’oppression, droit à la liberté, etc. et des droits garanties, dits droits procéduraux, sans lesquelles les droits matériels n’auraient aucune effectivité comme le droit à un juge, le droit à un procès équitable, le droit à la défense, le droit à un recours effectif.

Aujourd’hui, par l’établissement des systèmes supranationaux (Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme, Cour Européenne de Justice, Cour Européenne des Droits de l’Homme…) de recours en matière des droits individuels on assiste à une instrumentalisation progressive de la puissance publique aux fins de la protection des droits fondamentaux.  C’est du constat de cette propriété de compressibilité/expansibilité dont font montre les prérogatives de puissance publique à l’endroit de l’individu que, rejettant l’idée hobbesienne que les prérogatives de puissance publique puissent être des attributs naturels de l’Etat inconditionnellement, et considérant l’idée des prérogatives de puissance publique comme des droit-moyens, le professeur Nicolas Chifflot va faire de la puissance publique « une certaine qualité de relation entre l’Etat et les individus ».

Mais ce profil bas auquel est contraint la puissance publique dans cette modernité droit-de-l’hommiste a cours autant dans le domaine du droit que celui de la gouvernance étatique.


II-                La relation Etat/individu dans le domaine des politiques publiques

Ce nouveau paradigme qui fait de la puissance publique une certaine qualité de relation entre l’Etat et les individus ne restera pas d’aucune influence dans le domaine des idées en politique publique. Ce qui peut faire de la puissance publique un point d’intérêt dans l’analyse de politique publique ce sont les catégories du nouveau paradigme des sciences politiques iconoclastes à l’endroit d’une conception juridique absolutiste, hiérarchiste, unitariste et centraliste de la puissance publique. Ce « post strong state area »[6], qui semble traduire un changement de statut du citoyen face à la puissance publique, tend à faire de l’individu une variable à prendre en compte dans la détermination du périmètre et des modes de l’action de l’Etat dans la mise en œuvre des politiques publiques et l’Etat, un acteur comme un autre dans ce processus de légitimation de ces politiques publiques.

Par ailleurs, si l’approche politiste de l’action publique conjure la caducité de cet unilatéralisme « prométhéen » de l’Etat au profit d’un nouveau paradigme où le concept de politique publique va céder le pas à celui de l’action publique traduisant la participation de l’individu dans le processus de construction de l’action publique, la science politique va s’intéresser à la réflexion sur le statut et le rôle de l’individu dans la gestion de la chose publique. Diverses conceptions de la construction des politiques publiques ont vu le jour et ont donné une place plus ou moins grande à l’individu.

L’analyse du poids du cadre institutionnel dans la mise en œuvre des politiques publiques par la science politique adopte trois positions face à la place de l’individu dans la mise en œuvre des politiques publiques, correspondant à des angles de vues différentes du lien entre l’institution et les politiques publiques. L’approche qu’on qualifie d’institutionnalisme traditionnel noie totalement l’acteur social. Elle s’intéresse à l’aspect normatif des politiques publiques en mettant donc l’accent sur la cohérence interne des institutions qui ont la compétence légale de voter les politiques publiques (le Législatif), et de la relation entre ces institutions et ceux  qui ont la charge légale de les élaborer (l’Exécutif). Dans cette approche, la puissance publique s’exprime dans sa toute puissance mystérieuse. La sociohistoire, en s’intéressant à « l’historicité des actions publiques »[7], fait, en revanche, de l’individu le lieu de la cristallisation des politiques publiques par un travail de naturalisation de l’action publique menée par les institutions au moyen d’un processus de « configuration précise d’acteurs »[8].

Le Néo-institutionnalisme est cette approche qui donne un rôle actif à l’individu dans le processus de construction de l’action publique, et en l’occurrence, dans l’arène institutionnel. Tout en faisant dépendre la marge de manœuvre des acteurs sociaux et politiques du degré d’institutionnalisation de l’espace politique, la perspective institutionnaliste reconnait que « certains acteurs, particulièrement « puissants » au sens wébérien, tentent d’organiser ou de modifier les règles (lois, normes) en fonction de leurs intérêts »[9]. L’espace politique dans cette perspective est une arène caractérisée par « une asymétrie des ressources » où des acteurs « entrepreneurs politiques » entrent en coopération ou en affrontement pour faire passer la reconnaissance de leurs valeurs et leurs intérêts dans la définition des règles.

A ce point, il s’observe une confluence théorique entre l’analyse néo-institutionnaliste, relativisant l’unilatéralité et l’inégalité entre l’acteur étatique et les autres acteurs sociaux et politiques dans l’élaboration des politiques publiques, et l’approche de la puissance publique comme une certaine qualité de relation entre l’Etat et les individus. Cette convergence paradigmatique entre le droit et les politiques publiques à propos de la relation Etat/individu a été particulièrement explicite en Haïti au moment de la prise de la loi portant sur le salaire minimum en 2008. Les diverses mobilisations, d’une part de la classe ouvrière et des étudiants et d’autres part des patrons auprès de l’Exécutif ou du Législatif en vue de la baisse ou de la hausse du coût de la main-d’œuvre salariale, les stratégies de légitimation ou de dé-légitimation des coûts proposés tant du côté de l’Exécutif que du Législatif traduisent bien un post-étatisme même dans ce domaine très régalien qu’est la légifération. Plus près de nous, soit en 2013, on pourrait y voir le même scenario lors de prise de la loi sanctionnant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à travers les débats interminables au niveau du Parlement, les groupes d’experts dans les médias et les activités à caractère académique du Barreau de Port-au-Prince. Mais si cette loi a pu être votée et promulguée en dépit des réserves, voire des inquiétudes exprimées par des groupes de professionnels du droit, à cause de la menace antiterroriste mondiale, la situation n’est pas pour autant exceptionnelle en Haïti. Elle est même, peut-être, en ces temps de sacralisation des droits et libertés publiques qui ont cours, une perspective d’évolution de la relation Etat/individu qui amorce un fléchissement par rapport à la ligne droite d’évolution des droits et libertés fondamentaux.


III-             Perspective d’évolution de la relation Etat/individu à l’ère de la lutte antiterroriste

La puissance publique connait, avec la lutte antiterroriste, une période de mutation certaine : « le droit pénal devient le moyen par lequel les différents gouvernements redéfinissent le rapport entre la puissance publique et le citoyen »[10]. Diverses fenêtres laisseraient voir dans ce processus de transformation de l’Etat qui est en train de se produire : une redéfinition de l’Etat autour de sa fonction de police, pour certains, une modification de la relation société/Etat, pour d’autres ou encore une normalisation de l’exception, pour une troisième catégorie de personne. Le droit pénal est donc le témoin privilégié de cette mutation car, aujourd’hui, la lutte antiterroriste joue une double fonction : celle d’abord de légitimer ces transformations et celle d’être le terrain de cette redéfinition de la relation entre la puissance publique et le citoyen. Dans ce retour de la puissance publique qui semble s’amorcer, les attentats du 11 septembre sont  un événement déclencheur.

Dans l’ombre, donc, de ces actions de légitimation des mesures antiterroristes se dérobe un processus concurrentiel de redéfinition de la puissance publique entre les acteurs à l’ère de la lutte antiterroriste. En effet, cette problématique, qui pourtant part du droit pénal interpelle davantage les constitutionnalistes que les pénalistes. Pour Jean-Claude Paye c’est un processus de reconfiguration de l’organisation sociale « où le droit pénal acquiert un rôle d’acte constituant »[11]. Cette accentuation du rôle sécuritaire de l’Etat qui passe, dans certains pays d’Amérique et d’Europe, par une normalisation des mesures exceptionnelles et une instrumentalisation de la procédure pénale par le législateur,  un développement des pouvoirs d’enquête policière proactive amorce un nouveau modèle de rapport entre l’Etat et la société. Jean-Claude Paye définit la notion d’enquête policière proactive comme « l’ensemble des procédés spéciaux d’enquête faisant peser des contraintes nouvelles sur tous les citoyens pour permettre la découverte des infractions commises par quelques uns. Ces prérogatives nouvelles associées à l’enquête proactive recouvrent cinq actions : 1) l’observation, 2) l’infiltration, 3) les témoignages anonymes, 4) les accords avec les criminels, 5) les connexions entre les banques de données ».

Cette problématique, cependant, peut se poser dans une sphère plus grande, c’est celle de la lutte antiterroriste internationale répondant à une menace terroriste internationale. Jean-Claude Paye inscrit cette redéfinition de la puissance publique dans une dynamique de crise de la souveraineté nationale, dans le contexte de la mondialisation, qui dans cette coopération interétatique trouve une nouvelle stratégie de réorganisation de la forme nationale de l’Etat par « l’installation d’un commandement politique mondialement intégré dans lequel l’Etat national, recentré sur la question de maintient de l’ordre et du contrôle social acquiert une place nouvelle »[12]

Si, pour le moins, la lutte antiterroriste est l’occasion d’une redéfinition de la puissance publique, « la période post-11 septembre, tout en ne marquant pas une rupture dans la forme et le contenu des dispositifs de sécurité, correspond néanmoins à une évolution profonde du seuil de tolérance morale et politique du recours à la « violence légitime » pour lequel le droit constitue à la fois un moyen de justification mais aussi de résistance »[13].

 Cette redéfinition, certes, implique la participation des acteurs sociopolitiques dans un cadre concurrentiel. Mais cette redéfinition met en lumière le caractère relationnel,  politique et non substantiel de ce pouvoir de contrainte de l’Etat non expliqué et rendu nébuleux par le concept de puissance publique, pris dans une acception faussement juridique. Le concept de puissance publique empêche de connaitre la nature de la puissance publique. La puissance de l’Etat est donc une construction sociale qui transcende les conditions politiques de sa conception en se naturalisant pour se parer du pouvoir symbolique performateur du discours juridique et du pouvoir symbolique légitimant de la raison d’Etat.

La lutte antiterroriste intéresse autant les constitutionnalistes parce qu’à l’horizon, ils voient se profiler cette redéfinition de la puissance publique. En Haïti la lutte antiterroriste n’est pas aussi poussée comme aux Etats-Unis d’Amérique, en Angleterre, en France ou en Espagne où l’on assiste déjà à des coupes drastiques dans les droits et libertés fondamentaux. Mais avec la circulation internationale des normes antiterroristes à laquelle Haïti n’échappera pas comme le témoigne le vote de la loi sanctionnant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme on peut, déjà, commencer à s’intéresser à cette problématique mondiale pour se demander avec les chercheurs d’autres pays si on n’est pas à l’aube d’une nouvelle forme de relation entre l’Etat et la société, une nouvelle forme d’Etat.


Me Emmanuel RAPHAEL, Av.
Détenteur d'un Master 2 en Droit public approfondi à Grenoble 2, France
Professeur à l’Université d'Etat d'Haiti
Membre de l'Observatoire Haïtien du Droit Public et des Politiques Publiques
Coordonnéesarphael1886@yahoo.fr
(+509) 3676-3981




[1] Nicolas Chifflot « Les prérogatives de puissance publique (Une proposition de définition) » in Association Francaise pour la Recherche en Droit Administratif, La puissance publique Colloque organisé du 22 au 24 2011 à la faculté de droit de l’Université Pierre Mendès France de Grenoble II, Paris, LexisNexis SA, 2012, p.p.177
[2]Ibid.
[3] Ibid.
[4] Ibid. p. 178.
[5]Ibid. p. 195.
[6] Nicolas Chifflot, op. cit. p. 5.
[7] Pierre Lascoumes et Patrick Le Galès, Sociologie de l’action publique, Paris, Armand Colin, 2012, p. 92.
[8] Ibid.  
[9]Ibid. p. 89.
[10] Jean-Claude Paye, La lutte antiterroriste, de l’état d’exception à la dictature, Bruxelles, Ladispute, 2000, p. 178-179.
[11]Ibid. p. 10.
[12] Ibid. p. 155.
[13] Antoine Mégie, « Fabrication des normes antiterroristes en Amérique du Nord et en Europe », revue internationale de criminologie, [en ligne], Vol., VII, 2010, pp 1-20.

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